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Chronique d'une fin du monde
29 septembre 2008

Samedi 16 avril, 13h12

A quoi bon continuer à se battre ? A quoi bon continuer à avancer si notre seule issue est la mort, si notre seul espoir est de souffrir ?
Je regarde le corps de ce jeune homme, je le regarde et je n'arrive pas à analyser ce que je ressens. Je regarde ce garçon que j'ai assassiné et mes sentiments se confondent pour s'annihiler les uns les autres.
Mon Dieu, pourrez-vous nous pardonner à tous ce que nous avons fait ? Pourrez-vous encore accueillir ce que nous sommes devenus ?
Mes larmes coulent, emportant avec elles mes dernières illusions. Je me revois encore lorsque nous étions heureux, dégustant la vie à chaque instant. Je me vois même à travers le brouillard de mes larmes, je me vois à travers le regard que mes enfants portent sur moi, je me vois et je n'aime pas ce que je suis devenu.
L'adolescent est mort, comme je m'en suis douté dès que j'ai pu voir sa blessure. Une vie si jeune partie si vite, dont personne ne se souviendra parce qu'il n'a pas eu le temps de laisser son souvenir perdurer dans la mémoire d'une génération suivante, ou simplement dans le coeur d'une jeune fille amoureuse.
Je regarde mes mains. J'ai l'impression d'y voir toutes les atrocités du monde. Des mains d'homme, mais si inhumaines.
Maintenant, je suis fatigué de lutter.  Je veux me réveiller et m'apercevoir que tout cela n'était qu'un simple cauchemar, que mes enfants sont heureux, que tout va bien.
Un arbre qui tombe dans une forêt fait-il du bruit si personne n'est là pour écouter ? Cet enfant est mort, et je veux croire que le son de sa mort s'est répercutée sur la terre entière, et que le monde s'est arrêté, s'est arrêté et a pleuré sur cet adolescent que personne n'a entendu vivre. Je veux le croire.
Que mes enfants voient un autre jour.

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