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Chronique d'une fin du monde
2 août 2008

Mercredi 13 avril, 22h27

Pour survivre dans ce monde de fous, il faut être sans pitié.
Et sans pitié, je l'ai été lorsque j'ai récupéré mes enfants.
Au tout début de la crise, j'avais rencontré l'un de mes anciens voisins fuyant la ville. Il m'a dit que mon ex était malade et qu'il s'inquiétait pour les enfants. Je me suis présenté chez mon ex-femme (nous sommes séparés depuis 3 ans) et ai fracassé la porte. J'ai trouvé mon ancienne épouse avec une fièvre de cheval, incapable de se lever du lit. Elle sentait la mort. J'ai pris quelques vêtements pour les enfants et l'ai laissée. Je n'avais ni le besoin, ni l'envie de la secourir. Je n'ai jamais dit que j'étais quelqu'un de bien. De toute façon, il est bien peu probable que quelqu'un lise ceci un jour, alors je n'en ai rien à foutre. Je n'ai aucun regret. Ma priorité, c'est Alicia et Killian, pas cette conne qui m'a pourri la vie.
Avant de quitter son appartement, je me suis penché vers elle, gisant presque nue sur le lit, elle m'a rendue mon regard à travers les brumes de la fièvre. Je n'ai ressenti que du dégoût. Je me suis persuadé de voir dans ses yeux de la gratitude d'être venu chercher les enfants. Peu d'au revoir, nous sommes partis très vite. Je suppose que maintenant, la femme que j'ai jadis aimé est en train de pourrir sur le lit que nous avons maintes fois partagés, dans l'appartement que nous avions acheté pour y vivre ensemble pour toujours entourés de nos enfants.
Bizarrement, je trouve çà presque ironique.
Que mes enfants voient un autre jour.

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