Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chronique d'une fin du monde
17 août 2008

Samedi 16 avril, 7h52

S'il est un principe de vie auquel je me suis toujours tenu, c'est de ne jamais me mêler des affaires des autres d'une manière personnelle. Je dois être un sacré abruti pour ne pas m'y être tenu cette nuit.
Vers 1h30, après m'être assuré que les enfants dormaient profondément, je me suis décidé à sortir de la cachette. Armé, je suis sorti de l'appartement avec une lampe torche et ai emprunté l'escalier de l'immeuble pour aller vérifier la provenance des bruits du 8ème étage. L'escalier était évidemment plongé dans le noir et plein de détritus. Arrivé au palier, j''ai écouté mais je n'ai perçu aucun bruit. J'ai éteint ma lampe et ouvert la porte. Tous les étages sont identiques, je n'ai pas eu de mal à m'orienter dans le noir vers l'appartement au-dessus du mien.
La porte était ouverte, ainsi que des fenêtre et cela me permit de me diriger dans cet appartement inconnu. J'avais l'impression que mon coeur, qui battait la chamade, faisait un bruit épouvantable et résonnait dans cet endroit vide. J'écoutais de tout mon être, mais ce sont mes yeux qui perçurent en premier la présence, une forme qui se découpait dans la pâleur de la fenêtre, une forme avec un fusil long dans la main gauche.
Ne sachant pas si l'individu avait perçu ma présence, je ne me suis pas posé de questions et ai tiré en premier. Il s'est écroulé, mais sur le coup, ce qui m'a le plus inquiété, cétait le bruit que mon arme à feu avait fait. J'ai espéré que cela ne rameuterait pas tout le quartier.
Puis, sont venus les cris.
D'abord les cris de l'homme, puisqu'au final, c'était bien un homme, suivis de cris féminins, ou plutôt enfantins. J'ai allumé ma lampe torche en prenant garde de ne pas la diriger vers la fenêtre pour ne pas dévoiler ma présence et ai vu un jeune homme, peut-être 17 ans, que j'avais blessé. Près de lui était penchée une fillette, d'environ 11 ans. Vu leur ressemblance, j'ai tout de suite vu le frère et la soeur. Et j'ai vu également leur détresse, leur peur.
J'ai mis une claque à la fille pour qu'elle arrête de brailler. Merde, il a fallu qu'ils viennent chez moi, dans mon immeuble. Finalement, je les ai emmenés dans mon appartement pour soigner la blessure du garçon. Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? Les laisser et courir le risque que leurs cris n'amènent des individus autrement plus dangereux qu'un gamin et sa petite soeur ?
J'ai soigné l'adolescent, je l'ai touché à l'épaule et il a perdu beaucoup de sang. J'ignore s'il se réveillera. Sa soeur le veille, mais je vois qu'elle a du mal à rester éveiller. Elle me surveille du coin de l'oeil, se demandant sil elle peut me faire confiance. Elle a raison de se poser ce genre de questions.
En plus de mes enfants, je dois maintenant endosser le rôle de docteur et de baby-sitter. J'avais vraiment pas besoin de çà.
Que mes enfants voient un autre jour.

Publicité
Publicité
Commentaires
Chronique d'une fin du monde
Publicité
Publicité